La Conférence des Parties (COP) de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) doit se pencher sur la question du vapotage lors de sa dixième session (COP10) qui aura lieu du 20 au 25 novembre 2023. En préparation de la COP10, la New Nicotine Alliance UK a examiné attentivement les documents préliminaires émis par le Secrétariat de la CCLAT. Grâce à cette analyse approfondie, il est possible d’anticiper les principaux enjeux liés au vapotage qui seront abordés lors de cet événement.
La prohibition des systèmes de vapotage ouverts
La CCLAT envisage d’interdire les systèmes de vapotage ouverts dans le cadre de sa stratégie pour réduire l’utilisation de produits du tabac. Lesdits systèmes permettent aux utilisateurs de personnaliser leur expérience pendant la vape. Ils ont également la possibilité d’ajouter différents types d’e-liquides et de modifier les réglages de leur appareil. Cependant, selon les critiques, ces systèmes peuvent être utilisés pour consommer des substances nocives autres que la nicotine. Par conséquent, cela pourrait accroître les dangers pour la santé.
Les systèmes de vapotage ouverts peuvent être perçus comme étant plus attrayants pour les jeunes, car ils offrent une plus grande variété de saveurs. Ils sont par ailleurs souvent plus faciles à obtenir que les produits de vapotage fermés. La CCLAT estime que l’interdiction de ces systèmes contribuera à réduire l’utilisation de produits de vape et à protéger les jeunes contre les risques associés. Cette interdiction pourrait priver les consommateurs adultes d’une alternative plus sûre au tabac. Cela peut ainsi encourager ces derniers à se tourner vers des options plus risquées.
La standardisation des flux de délivrance et l’interdiction des arômes
L’objectif ici, selon la CCLAT, c’est de réduire la dépendance à la nicotine et de limiter l’utilisation des produits de vapotage. D’après certains spécialistes de la santé publique, l’addiction à la nicotine représente l’un des principaux obstacles pour les fumeurs qui cherchent à se sevrer. Ainsi, en standardisant la quantité de nicotine délivrée par les dispositifs de vapotage, la CCLAT vise à réduire la consommation de nicotine des vapoteurs et à limiter leur dépendance. Avec cette mesure, elle espère aussi réduire l’attractivité des dispositifs de vapotage auprès des jeunes et limiter leur exposition à la nicotine. Cela s’inscrit dans la logique de prévention du tabagisme chez les jeunes, un enjeu majeur de santé publique.
Une autre menace concerne la prohibition des arômes, à l’exception de l’arôme « tabac ». Il faut noter que les arômes sont un élément clé du vapotage. Ils sont largement utilisés pour aider les fumeurs à passer de la cigarette traditionnelle au vapotage. De ce fait, une telle interdiction pourrait rendre le vapotage moins attractif pour les fumeurs souhaitant arrêter de fumer.
La CCLAT rejette catégoriquement le concept de la réduction des risques
Actuellement, la vape est considérée comme le principal moyen pour réduire les risques associés au tabagisme, comptant près de 70 millions d’utilisateurs à travers le monde. Malgré cette popularité croissante, le concept de réduction des risques est curieusement absent des conférences des Parties de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.
Dans le domaine de la santé publique, la stratégie de diminution des risques est fréquemment utilisée et s’est avérée efficace. Cette approche nécessite, en effet, la participation des utilisateurs et favorise leur prise en charge autonome de leur consommation. Des critiques ont alors été exprimées par les militants antitabac et les professionnels de la santé. Ils dénoncent le manque de considération de cette approche par la CCLAT. Cette organisation reste concentrée sur l’abstinence pure et simple.
Ce choix ne surprend guère les observateurs, puisque la CCLAT est avant tout une institution de santé publique. Or, cette dernière a pour mission de prévenir les risques liés au tabagisme, mais également de lutter contre l’industrie du tabac et son influence sur la santé publique. Dans ce contexte, le vapotage, qui reste un produit de l’industrie du tabac, est perçu par la CCLAT comme une menace, plutôt qu’une solution.
En plus des restrictions de l’OMS, il est à noté également que la Commission Européenne va bientôt reprendre les textes de la TPD et donc l’encadrement législatif de la vape pour toute l’Europe. Au vu de la méconnaissance du sujet par les eurodéputés, il est craindre que la nouvelle directive n’aille pas dans le même sens que l’OMS, à savoir accentuer l’ambiguité entre tabagisme et vapotage. Si le sujet vous intéresse, Vapoter.fr vient de publier un article et d’information et de contestation pour que nos élus ne prennent pas de décisions dommageables pour la lutte contre le tabagisme. Comme l’écrit Vapoter.fr, Bruxelles devrait faire de la vape son allié dans la lutte contre le tabagisme au lieu d’en faire son ennemi.