La cigarette électronique est un outil ou un dispositif qui permet de vapoter un liquide contenant de la nicotine et des arômes. Appelée e-liquide, cette substance est chauffée par une résistance électrique pour produire une vapeur que l’utilisateur inhale. Le vapotage est considéré comme une alternative moins nocive que le tabagisme, car il expose moins de substances toxiques et cancérigènes. Cependant, le Premier ministre de la Grande-Bretagne, Rishi Sunak, a annoncé le 10 octobre 2023 son intention de bannir les arômes en vape. Quelles sont les raisons de cette décision ? Quels sont les arguments pour et contre l’interdiction des arômes en vape ?
Les raisons de l’interdiction des arômes en vape au Royaume-Uni
Le Premier ministre britannique a justifié son annonce par la volonté de prévenir l’initiation des jeunes au vapotage. En effet, ces derniers seraient attirés par les saveurs sucrées ou fruitées des e-liquides. Ces arômes favoriseraient la dépendance à la nicotine et constitueraient une passerelle vers le tabagisme. Le Premiet Ministre a également invoqué le principe de précaution, en affirmant que les effets à long terme du vapotage sur la santé sont encore incertains.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un plan plus large visant à réduire le tabagisme au Royaume-Uni, qui compte environ 7 millions de fumeurs. Le gouvernement britannique s’est fixé comme objectif d’éradiquer le tabagisme d’ici 2030, en renforçant les mesures de prévention et de taxation.
Les arguments contre l’interdiction des arômes en vape
L’annonce du Premier ministre britannique a suscité de vives réactions dans le monde de la vape, qui dénonce une mesure contre-productive et injustifiée. Les opposants à l’interdiction des arômes en vape avancent plusieurs arguments.
Les arômes : produits nécessaires à l’arrêt du tabac
Les arômes sont essentiels pour aider les fumeurs à arrêter le tabac. En effet, ils permettent de rompre l’association entre la nicotine et le goût du tabac, et de rendre le vapotage plus agréable. Selon une étude menée en 2018 par des chercheurs britanniques, les fumeurs utilisant des e-liquides aromatisés ont plus de chances de réduire leur consommation de tabac.
Les arômes : des substances qui empêchent l’initiation des jeunes au vapotage
Les arômes ne sont pas responsables de l’initiation au vapotage des jeunes. Au contraire, ils peuvent dissuader les jeunes d’essayer la cigarette électronique, car ils leur donnent une image moins rebelle et plus enfantine. À ce propos, une enquête a été réalisée en 2019 par Action on Smoking and Health (ASH), une association britannique de lutte contre le tabagisme. Elle révèle que seuls 1,6 % des jeunes de 11 à 18 ans vapotent régulièrement au Royaume-Uni, et la plupart d’entre eux sont d’anciens ou actuels fumeurs. Par ailleurs, les jeunes qui vapotent déclarent utiliser principalement des saveurs mentholées ou au goût tabac.
Les arômes : des substances qui ne présentent aucun risque
Les arômes ne sont pas dangereux pour la santé. Contrairement à ce que prétend le Premier ministre britannique, les effets du vapotage sur la santé sont bien documentés par la science. Un rapport publié en 2018 par Public Health England (PHE), soutient que le vapotage est à 95 % moins nocif que le tabagisme. Aussi, il ne présente pas de risques significatifs pour les non-fumeurs ou les non-vapoteurs. Les arômes utilisés dans les e-liquides sont les mêmes que les substances employées dans l’industrie alimentaire. Sachez que ces dernières sont soumises à des normes de qualité et de sécurité strictes.
En somme, l’interdiction des arômes en vape au Royaume-Uni, semble aller à l’encontre des données scientifiques et des intérêts des fumeurs qui veulent arrêter le tabac. Elle risque de favoriser le marché noir ou le bricolage des e-liquides. Cette mesure pourrait également avoir des conséquences négatives sur le secteur de la vape, qui emploie plus de 10 000 personnes en Grande-Bretagne. Face à cette menace, les acteurs de la vape appellent à la mobilisation et à la défense de leurs droits. Ils espèrent que le gouvernement britannique reviendra sur sa décision, ou qu’il sera contré par le Parlement ou par la justice.